Un nouvel accord commercial de l'UE qui est destiné à stimuler la fortune personnelle du roi du Maroc Mohamed VI, est confronté à opposition parce qu'il favorise l'exploitation de territoire contesté du Sahara Occidental. Source: The Telegraph, 29 janv. 2012.
Le Roi du Maroc est le plus grand profiteur de l'accord commercial de l’UESource:
The Telegraph29 janvier 2012
Par Fiona Govan, Madrid
Un nouvel accord commercial de l'UE qui est destiné à stimuler la fortune personnelle du roi du Maroc Mohamed VI, est confronté à opposition parce qu'il favorise l'exploitation de territoire contesté du Sahara Occidental.
La commission commerce international du Parlement Européen a donné la semaine dernière son feu vert à un nouvel accord agricole qui va alléger les restrictions sur l'importation de fruits et légumes du Maroc.
Mais il apparait que l’unique plus grand bénéficiaire de l'opération sera le Roi du Maroc, qui est à la tête de l'une des trois plus grandes productions agricoles des pays nord-africains et revendique 12 000 hectares de terres agricoles des plus fertiles du pays.
Des groupes de défense des droits de l’Homme ont averti que les domaines royaux couvrent de serres des pans entiers de la région de Dakhla au Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.
Ils soutiennent que l'accord équivaut à une violation du droit international et légitime l'occupation effective par le Maroc de la région du Sahara Occidental contesté.
Le mouvement indépendantiste du Sahara Occidental le Front Polisario se prépare à faire pression sur le Parlement Européen pour qu’il ne ratifie pas l'accord quand il sera soumis au vote le mois prochain.
Une querelle similaire sur le droit de pêcher dans les eaux au large du Sahara Occidental a conduit le Parlement Européen en décembre dernier à annuler un accord qui a permettait à des chalutiers des pays de l'UE de pêcher dans les eaux marocaines, en échange de paiements annuels à Rabat.
S'il est approuvé l'accord agricole entrainera immédiatement des réductions dans le secteur des fruits et légumes, la libéralisation de 55% des importations européennes en provenance du Maroc.
"Il est profondément regrettable de voir les accords adoptés sans exclure des produits cultivés dans le Sahara Occidental", a déclaré Lamine Baali, le représentant du Polisario à Londres.
Selon une étude de l'ONU de 2002, toutes les activités économiques qui ne sont pas en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara Occidental sont des violations du droit international.
«La région est reconnue comme ne faisant pas partie du Maroc en vertu du droit international et nous demandons instamment à l'UE d'exclure expressément du Sahara Occidental, dont le peuple ne souhaite pas cela ni n’en bénéficiera», a déclaré M. Baali au Daily Telegraph.
Western Sahara Resource Watch (WSRW), qui mène actuellement une étude sur l'impact de l'industrie agricole sur le peuple Sahraoui, a déclaré que le nouvel accord agricole de l'UE « souscrit effectivement à la stratégie du Maroc pour coloniser la partie sud du Sahara Occidental»
"Le roi du Maroc est propriétaire de l'industrie de la tomate au Sahara Occidental occupé», a souligné Erik Hagen de WSRW. Les rapports estiment qu'environ 10 000 personnes sont employées dans les plantations de fruits et légumes dans la région de Dakhla, et la majorité sont des colons marocains.
"L'UE fait la distinction quand il s'agit de produits des territoires palestiniens occupés, mais n’applique pas les mêmes principes à ses accords commerciaux avec le Maroc", a déclaré M. Hagen. "C’est hautement contraire à l'éthique, parce que cela sabote les efforts de paix de l'ONU et donne un signe regrettable de soutien à la présence illégale du Maroc au Sahara Occidental».